Mon voisin: Saad Hariri
5 mois et 2 jours après les élections législatives, ça y est, c'est officiel: un gouvernement vient d'être formé sous la conduite de Saad Hariri. D'accord, 5 mois c'est un peu long mais honnêtement, je ne voyais pas ce cabinet se former avant Noël. Vivre sans gouvernement dans un pays où l'Etat n'est pas un Etat fort ne me posais pas plus de problèmes que ça. A vrai dire, c'est pas la chose à laquelle on pense tout les jours.
L'armée était toujours présente à chaque coin de rue, les immeubles continuaient à être érigés toujours plus haut, la nuit Beyrouthine était toujours aussi folle et Beyrouth n'était pas davantage polluée. Bref, les habitants s'y habituaient, commentant avec lassitude les jeux de poker-menteur auquels se livraient la classe politique, issue pour une grande majorité de la guerre civile et étant donc davantage des chefs de milices que de réels hommes politiques au sens occidental.
Néanmoins, le Liban est le seul pays démocratique du moyen-orient (à l'exclusion d'Israël...), ou qui tente de l'être. C'est donc une bonne nouvelle dans l'ensemble, d'autant plus que ce nouveau gouvernement tente de regrouper les différentes communautées du Liban, y compris les Chiites majoritairements représentés par le Hezbollah ou le parti politique Amal. Alors oui, on peut considérer que le Hezbollah est une organisation terroriste, mais on peut aussi voir le fait que les Chiites représentent environ 40% de la population du Liban... et qu'un gouvernement ne pouvait qu'être d'union nationale entre les différentes communautés et les différents groupes politiques. C'est un consensus inévitable pour l'instant, sous peine de sombrer une fois de plus dans le chaos de la guerre civile.
Benjamin Netanyahou, le premier ministre Israëlien avait déclaré cet été qu'il ne tolérerait pas un gouvernement où prendrait part le Hezbollah... La suite au prochain épisode.
Je vous présente donc mon voisin car son château est à 200 mètres de mon appartement , Saad Hariri, même si nul ne sait où il habite vraiment en ce moment (il craint un peu pour sa sécurité, voir le deuxième article de ce blog...). Son portrait est dressé de manière assez élogieuse dans cet article.
En réalité, il est plus souvent décrit comme "le Saoudien", milliardaire, "fils de"... Avec de sombres affaires sur la reconstruction du centre-ville de Beyrouth par son père via la société Solidere et sa vente à des investisseurs Saoudiens. Bref, il n'est as blanc comme neige, même si son jeune âge le lave de toute participations et d'exactions durant la guerre civile, c'est déjà ça. En septembre, lors de la cérémonie d'ouverture des jeux de la francophonie, si le président de la République Michel Sleiman se faisait ovationner, Saad Hariri ne soulevait pas les foules mais les sifflets... alors qu'il nétait pas encore premier ministre.
(Là je me rend compte que tenter d'expliquer la politique Libanaise est plus dur que je ne le pensais...)
Petit complément: Saad Hariri est la seule personnalité Sunnite à pouvoir être premier ministre, car les postes politiques sont répartis par confession: Le Président de la République est forcément un chrétien maronite, celui du parlement musulman chiite et le premier ministre musulman sunnite.
A savoir si ce gouvernement marque le début des problèmes, sur le plan intérieur (entre communautés) ou extérieur (avec la Syrie, l'Iran et Israël) ou si au contraire tout ira pour le mieux maintenant, je serai plutôt tenté par la première idée...
Je vais m'arrêter là, je continuerai sur la politique prochainement, il y a d'autres choses que j'aimerai mettre sur ce blog, comme les vidéos des élections étudiantes de la semaine dernière qui ressemblaient davantage à du hooliganisme allié à du fanatisme politique, enfin, quand ma connexion internet me laissera le faire bien entendu...
L'armée était toujours présente à chaque coin de rue, les immeubles continuaient à être érigés toujours plus haut, la nuit Beyrouthine était toujours aussi folle et Beyrouth n'était pas davantage polluée. Bref, les habitants s'y habituaient, commentant avec lassitude les jeux de poker-menteur auquels se livraient la classe politique, issue pour une grande majorité de la guerre civile et étant donc davantage des chefs de milices que de réels hommes politiques au sens occidental.
Néanmoins, le Liban est le seul pays démocratique du moyen-orient (à l'exclusion d'Israël...), ou qui tente de l'être. C'est donc une bonne nouvelle dans l'ensemble, d'autant plus que ce nouveau gouvernement tente de regrouper les différentes communautées du Liban, y compris les Chiites majoritairements représentés par le Hezbollah ou le parti politique Amal. Alors oui, on peut considérer que le Hezbollah est une organisation terroriste, mais on peut aussi voir le fait que les Chiites représentent environ 40% de la population du Liban... et qu'un gouvernement ne pouvait qu'être d'union nationale entre les différentes communautés et les différents groupes politiques. C'est un consensus inévitable pour l'instant, sous peine de sombrer une fois de plus dans le chaos de la guerre civile.
Benjamin Netanyahou, le premier ministre Israëlien avait déclaré cet été qu'il ne tolérerait pas un gouvernement où prendrait part le Hezbollah... La suite au prochain épisode.
Je vous présente donc mon voisin car son château est à 200 mètres de mon appartement , Saad Hariri, même si nul ne sait où il habite vraiment en ce moment (il craint un peu pour sa sécurité, voir le deuxième article de ce blog...). Son portrait est dressé de manière assez élogieuse dans cet article.
En réalité, il est plus souvent décrit comme "le Saoudien", milliardaire, "fils de"... Avec de sombres affaires sur la reconstruction du centre-ville de Beyrouth par son père via la société Solidere et sa vente à des investisseurs Saoudiens. Bref, il n'est as blanc comme neige, même si son jeune âge le lave de toute participations et d'exactions durant la guerre civile, c'est déjà ça. En septembre, lors de la cérémonie d'ouverture des jeux de la francophonie, si le président de la République Michel Sleiman se faisait ovationner, Saad Hariri ne soulevait pas les foules mais les sifflets... alors qu'il nétait pas encore premier ministre.
(Là je me rend compte que tenter d'expliquer la politique Libanaise est plus dur que je ne le pensais...)
Petit complément: Saad Hariri est la seule personnalité Sunnite à pouvoir être premier ministre, car les postes politiques sont répartis par confession: Le Président de la République est forcément un chrétien maronite, celui du parlement musulman chiite et le premier ministre musulman sunnite.
A savoir si ce gouvernement marque le début des problèmes, sur le plan intérieur (entre communautés) ou extérieur (avec la Syrie, l'Iran et Israël) ou si au contraire tout ira pour le mieux maintenant, je serai plutôt tenté par la première idée...
Je vais m'arrêter là, je continuerai sur la politique prochainement, il y a d'autres choses que j'aimerai mettre sur ce blog, comme les vidéos des élections étudiantes de la semaine dernière qui ressemblaient davantage à du hooliganisme allié à du fanatisme politique, enfin, quand ma connexion internet me laissera le faire bien entendu...