Que faire à Istanbul ?
Vous vous demandez peut-être bien ce qu'on peut faire à Istanbul, quelles sont les principales choses à y voir, etc... Et là, je me suis retrouvé dans une impasse totale, à savoir qu'il existe une énorme fracture entre un Istanbul touristique aux frontières bien délimitées, autour de quelques ouvrages d'envergure historique mondiale (basilique Saint-Sophie, palais de Topkapi, le grand Bazar...) et une ville qui s'étend sur 200 kilomètres autour de quartiers qui sont des mini-villes. (mon "quartier" fait 250 000 habitants par exemple, et n'est qu'un petit point sur la carte d'Istanbul)
Être en stage, finalement, c'est moins fun que d'être étudiant. Surtout pour visiter une ville, car étant donné qu'il faut compter une bonne heure de transport pour aller à un endroit un peu éloigné, il ne me reste que mes weekends pour découvrir la ville. Et là, je dois avouer que la motivation m'a manqué pour aller prendre un bain de foule ce weekend à Sultanahmet, la partie de la ville la plus touristique où l'affluence est toujours importante.
Bilan, parce qu'il fallait bien raconter quelque chose, je vous propose un article un peu différent de ce que j'ai jusqu'à présent eu l'habitude de faire.
Samedi dernier, je suis allé visiter un appartement dans le quartier de Mecidiyeköy, au 3-4 kilomètres nord de là où j'habite actuellement (Beyoglu). Mais on s'en fout. C'est pas le plus important.
Le quartier de Mecidiyeköy est également celui qui abrite le plus grand centre commercial d'Europe. 7 ou 8 étages, 350 000 mètres carrés de surface, un burger king, un mac donalds, un pizza hut... Et j'en passe. Bref, un truc énorme qui ne donne pas vraiment envie d'y passer ses samedis après-midi. En Turquie, il existe plus de 300 "shopping malls", énormes galeries commerciales, fréquentées le weekend par près de 15 millions de personnes... Ces lieux étant les principaux endroits pour se balader en famille sans trop de risques liés à la circulation et l'opportunité de découvrir des "nouveautés". Il y a dix ans, il y avait tout juste une dizaine de ces centres commerciaux, ça donne clairement l'idée de ce que le développement économique d'un pays émergeant.
Après une "visite" express de cette énorme machine à consommer, je m'attarde un peu devant les stands pour les élections qui auront lieu dans 2 semaines. En Turquie, il n'y a pas de lois précises concernant la "propagande politique". En plus des affiches publicitaires et des immeubles couverts par les portraits de leaders politiques on a donc droit à des camions qui se baladent dans tout Istanbul et qui crachent de la musique à la gloire de leurs partis, mais aussi des sessions "camping-cars" sur les places où devant les lieux de passage. Avec là encore de la musique très forte et bien rythmée et parfois des thés ou des cafs gratuits pour forcer les gens à s'asseoir et leur glisser un petit tract. Bref, la musique de boîte de nuit, on devrait y réfléchir en France pour le taux d'absention... on sait jamais. Je rigole un peu là, mais compte-tenu de la jeunesse du pays (moyenne d'âge: 28 ans, France : 40), c'est également une manière d'intéresser les jeunes à la politique.
Au niveau du paysage urbain, si vous voulez voir à quoi ressemble en gros Istanbul de l'intérieur c'est à peu près ça : Des immeubles à perte de vues, un habitat TRES dense, des toits en tuiles, des grands buildings en construction au loin pour les futurs "business center"
La suite. En rentrant chez moi, j'étais obligé de prendre l'Istiklal, la plus grande rue piétonne d'Istanbul qui s'étend sur 3 kilomètres. Dès 10 heures du matin jusqu'à 1 ou 2 heures du matin, on n'y circule pas facilement, un peu comme s'il y avait une manifestation en permanence. Avis aux amateurs. Là, en plus, il y avait vraiment une manifestation (pour la commémoration de l'expulsion des cicassiens du Caucase en 1864, je ne m'étendrais pas dessus). Mais en temps normal, c'est quand même toujours blindé.
L'Istiklal, c'est la rue "moderne", du nouveau quartier européen construit durant la deuxième moitié du XIXème/début XXème ave une architecture qui mixe des inspirations "orientalistes" mais surtout européens. Il y a un nombre importants d'églises, de consulats/ex-ambassades (France, Suède, Grèce, Grande-Bretagne, Russie, Italie...) Mais, là, je crois que http://www.istanbulguide.net/istguide/quartiers/pera01.htm fera un meilleur travail que moi.
Petite information: j'ai oublié mon chargeur d'appareil photo en France... Tiens, ça m'apprendra à faire mon sac à la dernière minute. Je prends donc désormais les photos avec mon téléphone, ce qui est loin d'être top, mais le résultat reste correct.
Pour finir, je me laisse aller à une petite touche d'Orientalisme, parce que l'appel à la prière, ça reste quand même sympa: (j'ai une vidéo, mais j'arrive pas à la mettre en ligne, ça sera donc une simple photo, sans le son...)
