Du ski au Liban
Après les examens, et avant un prochain départ, j’ai eu l’occasion de tester pendant 3 journées le ski au Liban. Oui, du ski, ou du snowboard pour moi… Comme j’ai tenté de le montrer dans un article précédant, le Liban est un pays très montagneux, donc il y a de la neige et même des stations de ski, à seulement une heure de voiture de Beyrouth qui consiste en une montée de 2000 mètres sur 40 kilomètres.A l’arrivée, il fait froid, (à Beyrouth, les températures tournent toujours autour de 20 degrés à cette époque de l'année) et c’est tout blanc. Le constat est simple, mais on change radicalement d’environnement en un temps très court. L’avantage d’être étudiant, c’est que l’on peut aller skier en semaine, en fonction de la météo…
Du coup, je n’ai fais que 3 journées pour le moment, mais aux conditions presque optimales avec une vue dégagée sur une partie du Liban et un soleil bien présent. Le domaine skiable n’est pas comparable à Val d’Isère ou à une station des Alpes, mais davantage à une station moyenne des Pyrénées, comme Cauterets ou Gavarnie. Environ 80 kilomètres de pistes entre 1900 et 2500 mètres d’altitudes. Largement suffisant pour des sorties à la journée.
Jusque là, rien d’extraordinaire. Mais, l’originalité du ski au Liban, c’est la fréquentation et le public. Des Libanais bien sûr qui sont d’assez bons skieurs, mais aussi beaucoup de « Gulfis », c'est-à-dire de riches touristes du Golfe et de ses pétromonarchies qui viennent voir les neiges du Mont Liban, faire de la motoneige pour la plupart et s’essayer au ski pour les plus téméraires. Les touristes du Golfe sont de loin (à plus de 50%) les premiers touristes au Liban, devant les Européens et les Américains. Ainsi, on peut skier (enfin, lorsque l’on passe par la piste verte pour retourner en bas de la station), à côté d’un millionnaire Saoudien, du Qatar, de Dubaï ou du Bahreïn comme en témoigne les plaques d’immatriculations des immenses 4x4 de marque américaine. Cela me rappelait mes vacances de ski étant plus jeune, dans le style « les 33 et les 75 débarquent », ou bien, « c’est le weekend, il va y avoir un tas de 31 ». Là c’est en gros la même chose, à l’exception que c’est légèrement plus voyant.
Ainsi, le touriste du Golfe ne passe pas vraiment inaperçu par son look, ni par son comportement. Sur les pistes, il est accompagné de gardes du corps s’il se risque sur les pistes pour le grand public. En effet, une partie du domaine est « privée », réservée aux clients des hôtels cinq étoiles.
Et en bas de la station, on croise des femmes en niqab, le voile intégral qui ne laisse voir que les yeux, enfin les lunettes de soleil dans le cas présent. Au Liban, les musulmanes, si elles portent le voile, ne porteront pas ce type de foulards ou exceptionnellement, mais quelque chose de beaucoup plus léger laissant paraître l’intégralité du visage et parfois quelques mèches de cheveux.
Du coup, en fin de journée, après des descentes à la pelle, je me change, enlève mon pantalon de ski et décide de remettre mon jean. Jusque là tout va bien… Sauf qu’un groupe de Saoudienne a eu la bonne idée de passer à ce moment-là. Pour le coup, elles ont éclaté de rire, et moi aussi après tout, devant cette situation un peu surréaliste.
Il en va ainsi du ski au Liban, et ça vaut la peine d’être vécu ! Je tiens à préciser que je ne suis nullement un adepte de l’exhibitionnisme, mais à choisir entre arriver dans mon quartier en pantalon de ski alors qu’il fait 20 degrés ou montrer mon caleçon à quelques touristes du Golfe, qui garderont probablement un souvenir original de leurs vacances au Liban, j’ai choisi la deuxième option et je ne le regrette toujours pas.