La France au Liban

Publié le par Vivien

A l'occasion de la "France au Liban", manifestation économique et culturelle mais surtout économique, car le Liban est un bon partenaire commerciale de la France. Il suffit d'aller dans un supermarché pour s'en convaincre... la majorité des produits sont originaires de l'hexagone. Sans compter que le Liban reste quand même un ancien mandat Français. Mais ce n'est pas le but de l'article.

A l'occasion de la "France au Liban" donc, il y a eu quelques vidéos promotionnelles réalisées. La première décrit le "service".

 

On y voit la jeune femme crier sa destination au chauffeur "Sassine" (pour place Sassine), et ensuite, à son bonjour en entrant dans le vieux taxi mercedes, le chauffeur lui répond "Bonjourén": deux bonjours. Car en arabe, il y a forcément une réponse au bonjour. Et dans ce cas, le suffixe "én " provient du chiffre deux ("tnén" en arabe).
Puis le chauffeur énumère les différents bonjours: "Bonjourak" (je ne l'ai jamais entendu, mais cela doit remplacer la deuxième personne du singulier masculin), "Bonjourkoun" (si on s'adresse à plusieurs personnes, etc...

C'est ce que l'on nomme le "Franbanais", mélange d'arabe libanais et de français, avec l'accent. Certains mots ou propositions proviennent de l'une ou l'autre langue, mais selon un ordre précis. Hors de question de mettre un sujet français, un verbe arabe, un premier complément franaçais et un deuxième arabe par exemple. Mais cela se fait d'utiliser des connecteurs arabes, ou des propositions françaises. Dans la vidéo, le chauffeur dit "C'est la france," bass" au Liban". "Bass" voualant dire "mais".

A noter "qu'au revoirén" n'existe pas... c'est une touche d'humour.


La deuxième vidéo, c'est l'approfondissement de la langue.

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Mais là encore, "Merci tante" n'est pas très courant. "Merci ktir", en revanche est symptomatique de ce bilinguisme. ("ktir"= beaucoup) En fait ce sont surtout dans les parties chrétiennes que l'usage du français est courant, dans le reste du pays, c'est à dire dans les parties musulmanes, il est très rare d'entendre ce type de langage.

"Bonjour Habibté" veut dire "bonjour chérie", quand on s'adresse à une femme, le masculin étant "habibi"
Ensuite, la femme énonce un "Jané mitla badik", voulant dire à peu près: "je veux dire, tu fais comme tu veux" (elle répète ce qu'elle vient de dire en français).
De même avec "Bonsoir", "Cousine-té"...

Puis, on passe à l'usage de la véritable langue Libanaise, c'est à dire que l'on rajoute l'anglais par-dessus... "Sorry, one minute". Là c'est simple, mais la plupart du temps l'anglais est très utilisé en complément.

La vidéo se conclue par "Je ne peux pas te parler, car "j'ai la France au Liban"... en français dans le texte.



Et la dernière, dans un restaurant emblématique de Beyrouth qui est resté ouvert pendant l'intégralité de la guerre civile, bien qu'évidemment, les clients ne se bousculaient pas tout les jours: Le Chef.


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"Soyez les bienvenus, Ahla ou Sahlan, Ahla Ahla" (pareil, on répète la même idée dans les deux langues...)
Après, le dialogue se déroule en français, avec un "Coq au vin bass à la Libanaise".

"Sahtén" veut dire bon appétit, et n'a aucun rapport avec Bonjourén, là encore, c'est de l'humour, accessible au Libanais seulement

J'espère qu'avec cette rapide présentation on comprendra mieux pourquoi il m'est difficile de parler arabe au Liban, mais je m'adapte: je prononce "bonjour" en roulant les R... Cette modification et appropriation de la langue française est originale et je l'adore. Pour dire une paille, on dira ainsi un "chalumeau", et le comble, c'est que ce mot est utilisé dans tout le monde arabe (en tout cas d'Egypte jusqu'en Syrie) jusqu'à aujourd'hui.

 
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